Aider les femmes victimes de violence

J’ai choisi une image qui contraste avec le sujet de cet article. Nous avons tous droit à l’amour, au respect, à la confiance. Je préférais monter ce pour quoi je lutte plutôt que ce contre quoi je m’élève.


Dans Le Souffle des Anges, j'ai expliqué comment quelques messages surprenants m'avaient été soufflés en rêve, et m'ont inspiré mon premier roman. Lorsque j'ai achevé le premier jet de Heptaskel - le Cristal des Mémoires le 8 juillet 2024, ma première pensée a été pour cette aide constante reçue durant les cinq mois d'écriture.


Ma vie était devenue magique, comme si des êtres ailés (ou des êtres zélés !) me portaient et rendaient l'écriture facile et rapide. Comment les remercier ? En pensée, bien sûr, mais ça me paraissait insuffisant. Par un acte désintéressé, directement en lien avec le fruit de « notre travail commun ». Ça, ce serait déjà plus concret.


Donner à une œuvre tous les bénéfices générés par « Heptaskel » en 2025. J'avais la solution. Je sais, ce n'est que de l'argent. Ce n'est pas aussi engageant qu'être bénévole aux restos du cœur chaque soir que Dieu fait. Mais l'argent reste le nerf de la guerre, et aucune association ne peut poursuivre sa mission sans une trésorerie solide.


Quelle œuvre bénéficierait de ce don ? Je n'y ai même pas réfléchi ; ça s'est imposé comme une évidence. La violence sous toutes ses formes m'a toujours fait horreur. Adolescent, j'ai simulé une certaine sympathie pour des idées extrêmes, discriminatoires et, disons-le, fascistes. C'était non seulement mal avisé, mais totalement incohérent avec ma véritable personnalité. J'aurais été absolument incapable de nuire à quiconque en raison de ses idées, de sa couleur de peau ou de son orientation sexuelle. Je portais un masque fort mal choisi pour me donner « un genre », et surtout pour cacher ma propre sensibilité. À fleur de peau. Je pensais qu'il fallait mettre une armure par-dessus, et me donner un look de guerrier. Bien incapable, à vingt ans, de comprendre que ma sensibilité était une force, en aucun cas une vulnérabilité à cacher.


Lutter contre la violence... vaste sujet ! Là non plus je n'ai pas réfléchi. Si j'avais choisi d'aider les plus démunis, les plus vulnérables, j'aurais probablement opté pour les enfants victimes de mauvais traitements. D'autant plus quand on sait que de telles victimes se transforment trop souvent en bourreaux à l'âge adulte. Mais j'ai pensé aux femmes.


Y a-t-il une seule femme au monde qui n'ait

jamais été victime d'une forme de violence ?


Cette violence envers les femmes, je la dénonce dans « Heptaskel - le Cristal des Mémoires », tout en me contentant d'effleurer ce thème odieux qui m'obsède depuis très longtemps. Depuis l'enfance, le manque de respect envers les femmes m'a toujours choqué et hérissé. Pour une fois, je ne veux pas manquer l'occasion d'agir.


Je respecte les femmes et j'aime leur manière d'être. Je les ai longtemps crues parfaites – c'était un peu exagéré 😊. Mes meilleurs souvenirs professionnels remontent à l'époque où ma manager et les deux niveaux de hiérarchie au-dessus d'elle étaient occupés par des femmes. Empathie et efficacité, sans ces combats de petits coqs pour savoir qui pissera le plus loin.


Voici le moment que je redoute, celui où je me sens obligé de coucher sur le papier (ou d'afficher sur l'écran) la litanie de ces actes d'injustice qui m'ont toujours horripilé pour les plus anodins, horrifiés pour les pires. Cette liste, je dois l'écrire et la regarder en face. Elle fait naître en moi tristesse mais aussi violence, désir de vengeance, d'aller défoncer le portrait des maris violents. C'est difficile de ne pas céder, ne fût-ce qu'en pensée, à cette tentation de la violence, et à l'illusion qu'elle est justifiée. Il faut briser ce schéma, s'évader de cette spirale infernale.


Ne pas devenir comme eux – un monstre.


— Un homme ou un groupe d'hommes (le QI d'un groupe est aligné sur le plus bas QI des éléments qui le constituent) siffle une jeune femme dans la rue. Enfant, j'assiste à la scène. C'est à l’opposé de mon éducation. C'est offensant. Je déteste. À l'époque j'étais sensible mais pas empathique. Du haut de mes huit ou neuf ans, je jugeais ces hommes vulgaires et peu éduqués, mais j'étais incapable d'imaginer ce que pouvait ressentir cette jeune femme. Harcèlement, agression verbale, peur d'être suivie, accostée, que ça dégénère en quelque chose de bien pire. Presser le pas, inconsciemment. Ou choisir de courir. Peur.


— On monte d'un cran. Les regards appuyés. Certains hommes détaillent l'anatomie d'une femme sans aucune honte, en prenant leur temps, idéalement dans un espace confiné, ascenseur, métro...


Qu'éprouvent donc les femmes devant l'agression d'un regard ? Malaise, dégoût, peur, envie de se réfugier dans un trou de souris, pensées violentes tout en sachant qu'on restera figée.

Un coup d'œil rapide à un joli décolleté... je plaide coupable. Allez lutter contre ça ! Mais il faut très vite se souvenir que les deux yeux sont 30 cm plus haut, et prier pour ne pas avoir blessé ou offensé l'interlocutrice ou la simple passante. J'ai certainement fait de la peine par des paroles malheureuses, ou embarrassé par un regard inapproprié. Je n'ai aucune excuse et demande humblement pardon.


— Une marche de plus sur cet escalier infernal : une main aux fesses. Un sein. Un baiser volé, furtif, écœurant. La contrainte physique, brève mais réelle – là encore, ascenseur ou transports en commun.


Je réitère ma question : Combien de femmes n'ont jamais subi l'une ou l'autre de ces "petites" agressions ? Et c'est tellement "bénin" qu'aucune association ne pourrait les aider, qu'aucune plainte ne sera déposée. Juste une collection de mauvais souvenirs, et une totale impunité pour ceux qui perpètrent ces crimes ordinaires.


J'ai la nausée, mais je continue...


— Harcèlement moral, humiliation, rabaissement, dévalorisation. Inégalité salariale. Au nom de quoi ? Comment garder le cap devant cette injustice institutionnelle, officiellement combattue mais encore loin d’être reléguée dans un passé lointain et obscur ?


— Harcèlement sexuel, chantage et contrainte dans le cadre professionnel, pour obtenir un simulacre de consentement : Si tu veux le rôle, ou le poste, tu couches. Sinon tu dégages.


— Viol sous l’œil de la caméra, « pour faire plus vrai », dans des films d’auteur qui entreront dans la légende du cinéma. « Qu’est-ce qu’elle joue bien ! ». Oui mais à quel prix ? Va-t-on aussi la tuer pour faire plus vrai sur la table d’autopsie ?


— Acteur cultissime mais violent avec les femmes et son propre fils. Et jamais inquiété. Et en creusant un peu, on retrouve les mêmes profils chez certaines légendes de la peinture, de l’écriture, de la musique… On devrait parler d’eux à l’école, mais sans omettre l’histoire de l’homme. Ne jamais exposer une œuvre magnifique sans révéler, le cas échéant, la part d’ombre du monstre qui l’a engendrée.


— Viol, inceste, viol conjugal, violence conjugale. Féminicide. Détournement d'une religion pour contraindre la femme à un statut inférieur. Torture. Mutilation. Excision. Infibulation. Acide sulfurique au visage. Lapidation des femmes adultères (ou pas).

Là, je n’ai plus le courage de détailler davantage. Chacun de ces mots suggère une scène horrible et si la victime y survit, un traumatisme odieux, une blessure profonde qui ne guérira probablement jamais.


Primo-romancier autoédité, il est peu probable que je vende beaucoup d'exemplaires d’Heptaskel en 2025. Mais j'aimerais tant en vendre des milliers et même plus ! Je n'en conserverai pas un seul centime.


Tous les bénéfices iront à une association aidant

et défendant les femmes victimes de violence.


Je ne sais pas encore laquelle, je suis ouvert aux conseils pour sélectionner la plus efficace, la mieux armée, et qui ne dilapide pas les dons en frais administratifs ou en coups d'épée dans l'eau.

Jean-Pierre Fuchs

Après une carrière d’ingénieur télécom cartésien et pragmatique, j’ai été pris par surprise, une nuit de février 2024. Un éveil spirituel imprévisible et explosif qui m’a poussé à écrire mon premier roman Heptaskel – le Cristal des Mémoires.


Les détails de cette fiction sont influencés par mes multiples passions : ma famille, les peuples et leur langage, les animaux et la nature, la musique, les sciences exactes…

ou pas !


Les messages de paix, de tolérance, d’amour et d’espoir infini, m’ont été soufflés en rêve… mais par qui ?


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